L’observatoire GESTE / Cedexis de la Qualité de Service Internet

Tous les mois, la sonde Cedexis Radar, embarquée sur les sites web des membres du GESTE, remonte 6 milliards de données relatives au temps de chargement des pages chez les internautes.

DÉGRADATION TRÈS MARQUÉE CHEZ LES INTERNAUTES LES MOINS BIEN SERVIS

Résultats Avril-Juin 2017

Le soufflé est retombé : alors que la France avait gagné six places au classement européen le trimestre dernier, elle a aujourd’hui chuté de trois places. Les optimistes noteront que la moitié du gain est conservée (pour l’instant). Les pessimistes retiendront que la France se classe à la 19ème place européenne en matière de qualité de service de l’Internet, classement décevant.

D’ailleurs, rappelons que la bonne remontée dans le classement européen, au trimestre dernier, devait beaucoup à la baisse des pays de l’Est. Pour cette nouvelle édition de l’Observatoire réalisé par Cedexis pour le GESTE, les constats restent identiques : performance générale médiocre, inégalités insupportables, corrélation directe de la performance globale à l’actualité – et donc difficultés accrues pour s’informer en période de forte actualité.

Comme toujours, le plus marquant reste l’inégalité abyssale de l’Internet français. Entre internautes les mieux servis, urbains ou ruraux privilégiés, raccordés à la fibre ou ayant bénéficié de la montée en charge sur cuivre, et les autres, relégués à des temps de chargement supérieurs à 40 secondes en métropole ! Si la médiane trimestrielle prend près de 5 secondes, c’est bien parce que ces 5% d’internautes les moins bien servis sont passés de 36 secondes à 44 secondes environ de temps de chargement, soit. Huit secondes de plus pour charger une page… Tous les opérateurs sont impactés par cette hausse importante des temps de chargement chez les internautes les moins bien servis, et qui dure déjà depuis deux trimestres (concernant Free, la dégradation de service est moins abrupte puisqu’elle dure depuis maintenant un an).

Autres inégalités, encore plus marquées : les DROM-COM demeurent une zone à la qualité de service de l’Internet sans commune mesure avec la métropole. Les temps de chargement y sont supérieurs de plus de 4 secondes en valeur médiane, et le différentiel entre internautes les mieux servis et internautes les moins bien servis, qui affiche déjà 42 secondes en métropole, monte au-dessus des 48 secondes dans les DROM-COM. Ajoutons que si les chiffres ne sont globalement pas pires, c’est parce que quelques améliorations (Saint-Pierre-et-Miquelon, La Réunion) masquent la dégradation générale, particulièrement observable en Guadeloupe.

Certes, on rétorquera que l’actualité a été forte sur le deuxième trimestre, avec deux campagnes politiques (présidentielle et législatives), des événements vidéo d’ampleur (débats, soirées électorales)… C’est justement parce qu’une actualité politique forte a marqué le pays que chacun devrait pouvoir compter sur une qualité de service convenable pour s’informer. Le nouvel exécutif a promis de tenir l’objectif d’un territoire couvert à 100% en très haut débit à l’horizon 2022. Pari tenu ?

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